Dans certains pays les doutes ou des controverses sur un sujet important donnent lieu à l’organisation de référendum de manière à déterminer la volonté de la majorité. S’il faut mesurer l’attachement de la jeunesse haïtienne au cinéma, on peut faire fi d’une telle consultation. Elle a déjà eu lieu comme l’accusent ces multiples activités organisées, sous forme de festivals, par des groupes de jeunes au cours de ces deux dernières années, à Port-au Prince comme en province. Elles ont permis au public de manifester son engouement renouvelé pour le grand écran malgré la fermeture de la dernière salle de cinéma à Port-au-Prince un mois avant le séisme du 12 janvier 2010. Dans ce contexte un groupe de jeunes cinéastes et de cinéphiles se sont lancés dans l’organisation de cette Première Edition du Festival de Cinéma de Pétion-Ville, avec la certitude que le cinéma est l’un des piliers de l’identité des peuples et un puissant véhicule de transmission de valeurs et de connaissances. Je suis honoré d’avoir été désigné comme président d’honneur de cette Première édition et en remercie vivement mes jeunes collègues. Cette belle initiative devrait contribuer à sensibiliser les autorités de l’Etat, la mairie, le secteur privé des affaires à la nécessité impérieuse de doter d’une salle de spectacles cette commune en passe de devenir l’une des deux villes les plus importantes du pays. Sans possibilité de diffusion, il n’y a pas de production. Ce festival est une initiative téméraire face à l’insignifiance gesticulatoire et à l’insouciance. Il veut faire de nous des spectateurs actifs et des agents de notre culture et de la modernité. C’est la manifestation de la volonté exprimée par les jeunes de transformer un présent fait d’incertitudes en avenir plein de promesses.

Vive le cinéma, ce polinisateur de l’imaginaire et de la créativité !
Une exigence basique pour la population de Pétion-Ville